24.05.2021. En langue Baka, ‘Musungui’ signifie ‘s’aider les uns les autres’. L'esprit du ‘Musungui’ est ce qui décrit le mieux l'ALLIANCE d'INTERHOLCO : la capacité à apporter des solutions, à joindre les forces. L'une des solutions est l'écoute. Ecouter permet d'identifier les facteurs clés, les mesures qui doivent être améliorées au niveau de la stratégie.
Et d'aller vers ceux qui ont le bon savoir-faire, comme les autorités locales, les ONG et les experts scientifiques.
Chaque forêt est, en effet, un paysage. Les projets des habitants de la forêt en font partie tout comme leurs besoins et leurs aspirations. Les peuples autochtones sont l'une des parties prenantes d'INTERHOLCO. Dans ce contexte, une définition opérationnelle du terme « partie prenante » pourrait être la suivante : « une personne, un groupe ou une organisation qui a un intérêt dans les activités de la société IFO, site de production d'INTERHOLCO ». Les parties prenantes ne sont pas des spectateurs inertes. Monsieur Timothée Dimitri Epoutangongo, l'un des enquêteurs sociaux qui travaillent avec notre équipe sociale dans la forêt de Ngombé, le sait bien.
Né à Ngombé et grandi à Balouma, dans le nord de la République du Congo, la famille de Timothée appartient au peuple autochtone Bangombé. Enfant Baka, il allait à Ouesso (à environ 5 km de Balouma) pour étudier. L'école fut une épreuve pour lui, les enfants des villageois le regardaient de haut, lui, le Baka.
Lorsqu’en 2006, Timothée a rejoint IFO, il est devenu un atout important pour l'équipe sociale d'IFO : « Je maîtrise les langues vernaculaires et assure la communication entre l’ équipe sociale d'IFO et les autochtones Mikaya, Bangombé, Mbendjelé et Mbaluma. Ils me font confiance, parce que je connais les difficultés qu’ ils ont. »
En 2011, la République du Congo est devenue le premier pays d’Afrique Centrale à adopter une loi spécifique portant promotion et protection des droits des populations autochtones, au travers du Consentement Libre et Informé au Préalable (CLIP)[1]. Cependant, la relation entre les communautés locales (souvent appelées « Bantous ») et les populations autochtones est basée sur des alliances économiques inégales fondées sur des activités spécifiques telles que l’agriculture ou la chasse. Ces relations privilégient souvent les intérêts économiques des communautés locales par rapport à ceux des populations autochtones. De l’autre côté, les populations autochtones sont réconnues par les communautés locales pour leur pouvoirs spirituels, et certaines disent qu’ils reignent dans la nuit.
Avec une population riveraine estimée de 16 000 habitants, dont 6 000 basés au sein de la forêt de Ngombé, INTERHOLCO reconnaît et utilise le concept du CLIP tel que défini par l’instance permanente des Nations Unies sur les populations autochtones, tel qu’adopté par l’Organisation Internationale du Travail (OIT) et tel que mis en œuvre par le FSC®. Mais dans les villages situés au sein des zones de développement (zones hors de la concession forestière d’INTERHOLCO) la société n'a aucun pouvoir juridique. Timothée donne un exemple de ce qui peut arriver : « Des gens externes viennent dans notre village récolter du bois sans autorisation, sans rien donner en retour aux communautés. Ils disent : ‘J'ai l'autorisation des autorités d'Ouesso’ ou ‘J'ai payé le chef du comité de village’. Mais ils ne nous montrent aucun papier ! Et la communauté ne reçoit aucune compensation. »
Dans la forêt de Ngombé, l’animal et l’arbre sont indissociables, non seulement pour la lutte anti-braconnage mais aussi pour la coupe illicite, souligne le coordonnateur des éco-gardes, M. José Blanchard Bokandza. « Nous veillons à ce qu’il n’y ait pas d’abattage illicite. Dans les Séries de Développement Communautaire (exclues de l’accord de concession entre INTERHOLCO et l’état), personne ne peut aller juste abattre un arbre, il y a une procédure à respecter. Il doit obtenir l’autorisation de l’administration. En cas contraire, nous saisissons ce bois que nous supposons illégal. »
INTERHOLCO est à l'écoute des préoccupations des communautés Bantoues et des peuples Baka, qui sont encouragés par l'équipe sociale d'IFO à utiliser son mécanisme interne d’alerte et de règlement de plaintes. En 2017, le village de Ngombé Carrefour fait recours au mécanisme avec l'aide de deux ONG, l’Observatoire Congolais des droits de l’homme (OCDH) et le Forest Peoples Programme (FPP). Courant 2018, IFO collabore avec les communautés locales et les peuples autochtones de Ngombé Carrefour, y compris les réprésentants des ONG, afin d’apporter des réponses satisfaisantes. Avant la fin de 2018, une solution peut être trouvée dans l’intérêt de tous.
Certains habitants de Ngombé Carrefour ont du mal à comprendre pourquoi les Baka, une trentaine de personnes sur 352 habitants au total, ont accès gratuit aux soins, auprès du centre médical d’IFO. L’équipe sociale leur explique, grâce à la facilitation des ONG qui sont présentes lors des échanges, que les Baka n’ont pas beaucoup de moyens économiques, mais que la santé est le droit de tous et que tous doivent pouvoir avoir un accès équitable aux soins, en fonction de leurs possibilités.
Puis, une partie de la population pense q’un déversement d'eau poserait un risque pour les champs. Plusieurs réunions se tiennent. Tout d’abord, IFO présente la façon dont ses stations de traitement d’eau assurent la production d’eau potable. Outre les analyses journalières étudiant l’acidité/basicité de l’eau, des échantillons sont régulièrement envoyés à des laboratoires agréés pour vérification de la potabilité : IFO se conforme aux valeurs intérnationaux pour assurer la concentration en chlore et la potabilité de l’eau, comme le cadre de l’Union européenne. Ensuite, une inspection des stations de traitement ainsi que des égouts sur les rives de la rivière Sangha a lieu à la présence du représentant de Ngombé Carrefour. L'inspection montre que les rejets de ces égouts contiennent uniquement des eaux de pluie usées, qui présentent des traces de boue provenant des caniveaux, mais aucune contamination. Le réprésentant de Ngombé Carrefour est content est prévoit d’informer les habitants du village lors d’une réunion de restitution.
Les bénéfices que les communautés reçoivent d'IFO par le biais du CLIP peuvent être sous forme de projets sociaux, tels que la construction d'infrastructures utiles, ou de compensation financière pour la récolte d'arbres en forêt. Ces avantages financiers sont administrés par les représentants d'un Fonds de développement local autonome. Chaque village sélectionne un certain nombre de projets, les fonds sont alloués de commun accord. Tout n'est pas facile et des jalousies peuvent surgir. Ce qui rend le rôle de Timothée d'autant plus important : « Je travaille avec les communautés et du coup, je vois la réalité sur le terrain. J’ai même créé une association à Ngombé Carrefour, rien que pour les autochtones. Elle s’appelle ‘Mousoungui’, ça veut dire « l’assistance mutuelle » en langue Mikaya. »
En savoir plus :
[1] Le CLIP a été élaboré par la communauté internationale avec pour objectif de protéger l’intégrité culturelle, les moyens de subsistance et les droits, y compris les droits coutumiers et traditionnels des peuples autochtones et des communautés locales et, surtout, le droit des peuples autochtones à l’autodétermination.
A propos d'Interholco
INTERHOLCO propose du ‘BOIS DURABLE MADE IN AFRICA’ comme solution écocitoyenne et biosourcée se traduisant par un bilan carbone positif et cherche à favoriser de meilleures conditions de vie, à réduire l’impact du changement climatique et à participer à l’amélioration de la justice sociale.
Depuis sa création INTERHOLCO producteur certifié FSC et acteur commercial spécialisé dans la mise à disposition et commercialisation de grumes, de bois débités, de bois lamellés-collés et d’autres produits transformés gère avec précaution la chaîne d’approvisionnement depuis la forêt jusqu’aux clients.
En République du Congo, INTERHOLCO protège 1.1 million d’hectares de forêt naturelle d’une conversion en terre agricole et procède à une récolte sélective des arbres à impact réduit.
Son activité raisonnée permet l’accès aux 16 000 habitants de la région à des services de vie de qualité ainsi que la protection de l’habitat de milliers de gorilles et éléphants.
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