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22.03.2021. C’est un grand poisson à l’apparence d’un prédateur : « On l’appelle nina, en lingala. C’est le poisson électrique, » nous explique la dame. Le poisson chat électrique (nom scientifique Malapterurus electricus) est un poisson d’eau douce, répandu dans plusieurs rivières et lacs d’Afrique, y compris ceux du bassin du Congo.
Femme des champs, des rivières, femme du grand fleuve
Ô toi, ma mère, je pense à toi…
Camara Laye
La dame vient tout juste de conclure un négoce avec l’un des pécheurs qu’elle a croisés au bord de la Kandeko. Après la Lengoué, la Kandeko est la deuxième rivière la plus importante dans la forêt de Ngombé.
Ce n’est pas tous les jours que l’on a la chance d’observer une vente directe du producteur au consommateur. Le temps de prendre des clichés, le pécheur lui offre de soutenir la perche : « Cela pèse ! » observe-t-il. « Au marché de Ngombé, » rebondit-elle « on le vend à 1 000 FCFA au kilo (environ 1,5 EUR par kilo) ». Ce poisson mesure environ 1,5 m et pèse une quinzaine de kilos.
Dans la région de Ngombé, la mère nourricière des habitants c’est bien la forêt et elle seule. C’est elle qui procure les protéines indispensables à la survie au travers de la chasse et de la pêche.
Dans les villages plus grands, comme Ngombé, le poisson d’eau douce est préféré au poisson et à la viande importés. « Bien qu’il soit moche, il est assez prisé, ayant assez de goût, » nous confie la dame. Et en accompagnement ? « On le sert avec de la sauce de tomate, accompagné de pâte d’arachides. »
Selon la FAO, les zones humides d’Afrique garantissent un apport significatif à la consommation, en moyenne de 19 kg de poisson par personne et par an, un soutien aux moyens de subsistance des 61,8 millions de personnes qui vivent directement de la pêche et de l’aquaculture.
Chasser n’est jamais une activité de loisir : son but est l’approvisionnement de la maisonnée. Chasser, comme pêcher, c’est voir sans être vu : une somme de connaissances extrêmement précises est à mettre en action.
Rien n’est laissé au hasard et les communautés modulent les techniques au rythme des saisons. Le rythme des pluies influence les activités, la saison des basses eaux étant la plus favorable. La sécurité alimentaire voire la survie des communautés qui dépendent de la pêche est donc intimement liée aux précipitations et à l’évolution du climat. La fructification d’un arbre attire oiseaux ou sangliers, alors que les basses eaux permettent d’atteindre les animaux des marécages. Dans la forêt de Ngombé, INTERHOLCO a justement mis sous protection permanente environ 280’000 ha de marécages, terres humides où la forêt se mêle à l’eau.
L’importance environnementale des écosystèmes des zones humides est largement documentée. Or, l’importance de la pêche a été longtemps sous-estimée, tant pour l’alimentation que pour les activités des communautés. Comme pour la chasse, les communautés maîtrisent un riche vocabulaire spécialisé : chaque espèce est connue et dénommée. La capacité d’adaptation des communautés transparait au travers des technologies employées.
Des pêcheurs construisent des ‘barrages’ dans lesquels des nasses sont disposées, pour la capture des poissons. D’autres endorment les poissons en dispersant dans les cours d’eau des liquides tirés de plantes. A côté de ces procédés ancestraux, nous trouvons des méthodes plus connues, tels que les filets et les hameçons.
Les menaces qui pèsent sur les zones de pêche sont surtout constituées de différentes formes de pollution. La déforestation joue son rôle, car elle modifie le milieu aquatique et déstabilise les zones de reproduction des poissons. Mettre en œuvre les principes et critères FSC® permet d’éviter la déforestation. Le logiciel Global Forest Watch de WRI (World Resources Institute) en témoigne : d’après ses images satellite, 0% de déforestation nette n’a eu lieu courant 2019 au Nord du Congo, dans le département de la Sangha où est située la forêt de Ngombé.
Ici, la route que nous parcourions juste à côté de la Kandeko n’est qu’une piste forestière. Cette piste, qui n’est pas goudronnée mais bien en terre battue est, toutefois, suffisamment compacte pour ne pas s’éroder lors de la saison des pluies. Les techniques agencées par les équipes d’INTERHOLCO veillent à ne pas altérer le niveau de l’eau pour ne pas mettre en danger les rivières ou leur faune. La preuve : les communautés continuent d’y trouver du poisson.
Pour la dame, acheter le poisson à la source, c’est donner aux enfants des protéines de qualité, tout en évitant d’acheter de la viande issue du braconnage illégal. C’est aussi pouvoir le revendre à un prix plus élevé, une fois arrivée au marché de Ngombé, situé à 25 km d’ici.
Protéger la forêt signifie ainsi protéger la sécurité alimentaire de la population riveraine, estimée à 16’000 personnes. Le cas échéant, également la capacité des femmes à générer des revenus.
Photos © INTERHOLCO.
A propos d'Interholco
INTERHOLCO propose du ‘BOIS DURABLE MADE IN AFRICA’ comme solution écocitoyenne et biosourcée se traduisant par un bilan carbone positif et cherche à favoriser de meilleures conditions de vie, à réduire l’impact du changement climatique et à participer à l’amélioration de la justice sociale.
Depuis sa création INTERHOLCO producteur certifié FSC et acteur commercial spécialisé dans la mise à disposition et commercialisation de grumes, de bois débités, de bois lamellés-collés et d’autres produits transformés gère avec précaution la chaîne d’approvisionnement depuis la forêt jusqu’aux clients.
En République du Congo, INTERHOLCO protège 1.1 million d’hectares de forêt naturelle d’une conversion en terre agricole et procède à une récolte sélective des arbres à impact réduit.
Son activité raisonnée permet l’accès aux 16 000 habitants de la région à des services de vie de qualité ainsi que la protection de l’habitat de milliers de gorilles et éléphants.
Contact média Interholco
Tullia Baldassarri Höger von Högersthal
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